Les Chemins du Yoga

Le yoga signifie être séparé le lien avec ce qui cause la souffrance.

Le yoga doit être pratiqué avec détermination et avec un cœur immobile.

Raja Yoga, la voie intégrale

Le système classique du Yoga a été développé par Patanjali dans les Yoga Sutras, basé sur des traditions plus anciennes remontant à l’époque védique.

Appelé Raja Yoga ou Royal Yoga, il couvre toute la gamme des pratiques yogiques allant des asanas et pranayama aux mantras et à de nombreuses formes de méditation. Le Yoga Intégral est comparable à l’Ayurveda intégral qui traite de manière égale tous les aspects de notre nature, du corps à l’âme et toutes les méthodes de guérison possibles, de l’utilisation de la nourriture à la méditation.

Selon Patanjali « le yoga est le contrôle total des opérations de l’esprit ». Ces opérations de l’esprit appelées vritti constituent toutes les activités mentales, depuis les mémoires subconscientes profondes jusqu’aux intuitions supraconscientes les plus élevées. Patanjali ne fait pas référence au contrôle normal de l’esprit, mais à la maîtrise complète de tous les niveaux de conscience, y compris les couches subliminales et cosmiques normalement inconnues même de la psychologie moderne. Ce n’est qu’à partir d’un tel contrôle de l’esprit que peut naître la connaissance de notre véritable Soi (Atman ou Purusha) au-delà de la manifestation, qui est le but final de la pratique du Yoga. L’esprit devient un miroir qui reflète notre véritable Soi, dont la nature est pure conscience. C’est l’état de libération (moksha) dans lequel nous au-delà du temps le temps, l’espace et le karma et entrons dans l’infini, l’éternel avec notre propre existence. Mais pour parvenir à ce type de contrôle mental, il est nécessaire de maîtriser le corps, les sens et le prana, ainsi que les aspects extérieurs de la vie personnelle et sociale. C’est pour cette raison que le yoga n’exclut même pas les aspects normaux de la vie comme la nutrition et met l’accent sur l’importance de l’Ayurveda.

Les huit parties du Yoga

Le Raja Yoga propose une approche intégrale (ashtanga) en huit parties du développement de la conscience. Ils sont comme des parties du corps et travaillent ensemble de différentes manières. Chacun a son propre rôle nécessaire à un développement adéquat, même si tous n’ont pas la même importance.

1)Yama – Règles de comportement social

2)Niyama – Règles de comportement individuel

3) Asana – Positions physiques

4) Pranayama – Contrôle de la force vitale

5) Pratyahara – Contrôle des sens

6) Dharana – Utilisation correcte de l’attention ou du contrôle de l’esprit

7) Dhyana – Méditation

8) Samadhi – Absorption Les cinq premières parties – du yama au pratyahara – constituent l’aspect extérieur du Yoga. ils en ont un

Les cinq premières parties – du yama au pratyahara – constituent l’aspect extérieur du Yoga. ils ont un caractère préliminaire et créent les bases d’une pratique plus approfondie. Les deux premiers (yama et niyama) font référence à l’attitude correcte, aux valeurs et à la pratique du style de vie nécessaires au Yoga, son fondement éthique. Les trois autres (asana, pranayama, pratyahara) sont des moyens de contrôler les aspects extérieurs de notre nature : le corps, la respiration et les sens. Les trois derniers (dharana, dhyana et samadhi) sont appelés samyama ou intégration car, par nature, ils travaillent ensemble. L’attention mène naturellement à la méditation qui à son tour conduit à l’absorption, à l’unité entre celui qui perçoit et la chose perçue. Ils nous conduisent à la connaissance de notre vrai Soi. L’Ayurveda harmonise le corps et le prana pour nous permettre d’avancer dans le processus interne de méditation. Cela fait avant tout partie des aides extérieures du Yoga. La guérison ayurvédique de l’esprit implique l’utilisation d’aspects internes du yoga tels que les mantras et la méditation. L’Ayurveda partage donc le même objectif que le Yoga mais avec une orientation et une conception différente.

1 & 2. Yama et Niyama : le fondement dharmique du Yoga et de l’Ayurveda

Les Yamas ou principes dharmiques du comportement social sont : la non-violence (ahimsa), la véracité (satya), le contrôle de l’énergie sexuelle (brahmacharya), l’abstention de vol (asteya) et le manque de possessivité (anabhinivesha). Ils établissent la bonne interaction avec les autres êtres humains et avec l’environnement extérieur. Un comportement social correct est important pour la santé, le bien-être psychologique et le développement spirituel. En suivant ces règles, nous n’aurons pas d’influence néfaste sur le monde et nous ne nous laisserons pas entraîner dans des complications externes dues à de mauvaises relations et propriétés. Les yamas sont aussi un code de conduite pour les médecins : ne pas nuire, dire la vérité, ne pas avoir de relations sexuelles avec les patients, ne pas facturer des honoraires indus pour les traitements, ne pas être attaché à la profession ou à ses résultats. Les niyamas ou principes dharmiques du comportement personnel sont : le contentement (santosha), la pureté (shaucha), l’auto-étude (svadhyaya), l’autodiscipline (tapas) et l’abandon à la volonté de Dieu (Ishvara pranidhana). Ce sont les principes de vie nécessaires pour introduire la pratique du Yoga dans votre vie. Ils constituent également la base du mode de vie recommandé par l’Ayurveda pour équilibrer la constitution. La pureté comprend un régime végétarien et une désintoxication physique. L’abandon au divin est la clé pour mener à bien toutes ces pratiques qui ne peuvent se faire avec le seul effort personnel. Les trois derniers – l’autodiscipline, l’étude de soi et l’abandon au divin – sont les fondements du Kriya Yoga, le Yoga de l’action interne qui prépare une personne à l’expérience du samadhi. Yama et niyama constituent le fondement dharmique ou éthique pour vivre correctement, y compris les pratiques saines de l’Ayurveda. Ces deux ensembles de principes vont de pair. Tant que nos relations sociales ne sont pas intactes, nous ne pouvons pas avoir d’intégrité dans notre comportement personnel et vice versa.

  1. Asana Asana signifie position correcte ou position en harmonie avec sa conscience intérieure.
    Le but est d’avoir une position assise confortable pendant un certain temps afin de faciliter la méditation. Les asanas apportent équilibre et harmonie au corps physique, notamment au système musculo-squelettique qui soutient le corps. Les asanas font partie des traitements ayurvédiques pour le corps physique. Les poses peuvent être utilisées pour augmenter la vitalité ou équilibrer les doshas. Ils peuvent être adaptés pour affecter certains organes ou parties faibles du corps. Les asanas sont un sujet traité dans un chapitre distinct du livre.
  1. Pranayama Pranayama signifie non seulement le contrôle de la respiration mais aussi l’expansion contrôlée de la force vitale.
    Ce n’est pas la suppression de la respiration qui est nocive, mais cela signifie entrer en contact avec des sources supérieures de prana, tant internes qu’externes dans l’environnement. Le pranayama consiste à élargir et à approfondir le prana jusqu’à ce qu’il conduise à un état de paix. Lorsque le prana est en paix, la force vitale est mise au repos et avec elle les sens, les émotions et l’esprit. Le pranayama est une méthode ayurvédique importante pour augmenter la vigueur, la vitalité et favoriser la capacité de guérison. Le sujet du prana et la pratique du pranayama sont abordés dans différents chapitres.
  1. Pratyahara Pratyahara n’est pas simplement la fermeture des sens, mais c’est l’utilisation correcte des sens et la capacité de les dépasser.
    Cela ne signifie pas la suppression des sens mais une application correcte des sens, ce qui inclut la capacité de les mettre au repos. Selon l’Ayurveda, les maladies sont basées sur une mauvaise utilisation des sens. La façon dont nous utilisons nos sens détermine le type d’énergie absorbée du monde extérieur pour alimenter l’esprit, ce qui peut nous nourrir ou nous perturber. Les techniques de Pratyahara impliquent la fermeture des sens, comme fermer les yeux ou les oreilles, ou utiliser les sens avec attention plutôt que distraitement. Ces techniques incluent diverses formes de mantra ou de visualisation. On peut percevoir les facultés sensorielles internes comme des sons internes (nada) qui sont une sorte d’impression sensorielle subtile. Un chapitre distinct est également consacré au pratyahara.
  1. Dharana Dharana est le contrôle de l’esprit, cela signifie diriger l’attention correctement.
    C’est la capacité de consacrer toute notre énergie mentale à tout ce que nous nous apprêtons à examiner. Dharana implique le développement et l’expansion de la faculté d’attention. Les techniques du Dharana consistent en diverses manières de diriger ou de contrôler l’attention, comme se concentrer sur des objets ou des idées particuliers. Les techniques normales du dharana incluent la concentration sur les chakras et les éléments qui les gouvernent. Une deuxième méthode est la concentration de l’esprit sur le cœur. Une troisième méthode consiste à concentrer l’espace externe dans l’espace interne du cœur. Dharana est mentionné dans divers contextes plus loin dans le livre.
  2. Dhyana Dhyana est la méditation, la capacité de maintenir son attention sans se laisser distraire.
    La méditation nous permet de refléter la réalité et de percevoir objectivement la réalité des choses. La méditation peut avoir lieu sur un objet extérieur comme la mer, le ciel ou une statue d’une divinité. Il peut être dirigé vers un objet interne à visualiser, comme une divinité ou un yantra. Elle peut viser une idée ou un principe de vérité comme l’infini ou l’unicité. Cela peut aussi se produire sans le soutien d’aucune forme et être totalement ouvert. Elle peut être active, suivant une ligne de pensée ou d’investigation, ou passive, réalisée uniquement par observation. Au sens le plus élevé, la méditation n’est pas une technique, les techniques de méditation appartiennent plutôt au pratyahara ou au dharana. La vraie méditation est un état naturel de conscience, pas une méthode. Mais cela demande une certaine préparation, comme l’indiquent les autres parties du Yoga. Un chapitre distinct est également consacré à la méditation.
  1. Samadhi Samadhi, que nous pouvons appeler absorption, est la capacité de ne faire qu’un avec l’objet de perception.
    Dans la perception directe, c’est l’unité entre celui qui perçoit et la chose perçue, grâce à laquelle on peut parvenir à connaître clairement la nature de la réalité fondamentale. Samadhi est la capacité de fusionner avec les choses au niveau de la conscience, ce qui nous montre la joie et l’épanouissement que nous avons dans la vie. Cela nous amène à la nature divine qui sous-tend toutes choses. C’est le produit naturel d’une véritable méditation. Samadhi ou union est le but de toutes nos quêtes. Le yoga fait cela en se tournant vers l’intérieur pour donner la possibilité d’une union avec tout.

Dans le Yoga, il n’y a aucune insistance sur le fait de devoir suivre un chemin plutôt qu’un autre. Le yoga nous encourage à suivre le chemin qui satisfait le mieux notre cœur. Il existe de nombreuses voies et styles de yoga différents, liés à différentes inclinations individuelles et différents aspects de notre nature. En cela, le Yoga s’apparente à l’Ayurveda qui propose différents régimes et modes de vie selon différents types de constitution.

Les voies du Yoga peuvent être regroupées en cinq domaines différents. Le Raja Yoga comprend toutes les voies principales du Yoga, mais celles-ci peuvent également être suivies séparément.

1) Jnana Yoga – Yoga de la connaissance

2) Bhakti Yoga – Yoga de la dévotion

3) Kriya Yoga, dont Hatha Yoga – Yoga des techniques

4) Karma Yoga Yoga de service

5) Raja Yoga – Yoga Intégral, combinaison des quatre précédents

Pour plus d’informations, veuillez vous référer aux chapitres individuels de ces disciplines.

Pour plus d’informations, je vous recommande la lecture suivante, dont je me suis inspiré pour cet article.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *