A Tekkady nous avons assisté à la danse Kathakali après avoir visité un jardin d’épices. Finalement nous nous sommes dirigés vers le Kerala pour nous laisser emporter par le rythme de ses collines et de ses paysages verdoyants. Nous passerons 2 nuits à Tekkady, 2 à Munnar, 1 dans un houseboat dans les backwaters d’Allepey, puis visiterons la ville de Kochi.
De Madurai à Tekkady
De Madurai à Tekkady, il nous a fallu quatre heures pour parcourir les 150 km sur des routes goudronnées. Bien sûr, je m’arrête plusieurs fois en cours de route, une fois pour prendre un café et une autre dans un marché d’une petite ville dont je ne connais même pas le nom.
Il s’agit d’un marché absolument local où les étrangers ne s’arrêtent pas et où les visages des vendeurs reflètent un véritable étonnement lorsqu’ils nous voient parcourir. Ils ne sont pas habitués aux étrangers et réclament notre attention. Ils m’offrent des fleurs, ils me demandent de faire leur portrait pour pouvoir regarder leur photo plus tard, ils me demandent mon nom et le répètent à voix haute pour que les autres puissent l’entendre. Ils sont amusés de nous voir et éclatent de rire. Il est amusant.
Dans des ruelles de terre très étroites, au sol complètement boueux, les étals des vendeurs se pressent. Un homme fabrique des balais à légumes, un autre vend des feuilles de bananier qu’ils utilisent comme assiettes, de nombreux stands vendent des fruits, des légumes, des légumineuses, des épices. Couleur pure. Ils proposent aussi des petites pierres blanches, je suppose pour les broyer et obtenir la poudre blanche avec laquelle ils font ensuite des dessins au sol comme un rituel religieux. Il y a aussi des bouchers ici qui vendent même du bœuf, ce qui le distingue des marchés entièrement végétariens que nous avons vus autrefois au Tamil Nadu. Je suppose que dans cette zone il y a plus de chrétiens et plus de carnivores, puisque nous avons vu des vaches domestiques paître dans les champs.
La route monte très doucement, surveillée par des dizaines de singes, et presque sans nous en rendre compte nous nous retrouvons à 500 m d’altitude. Nous avons traversé plusieurs villes avec une circulation absolument chaotique. C’est un enchevêtrement de gens, d’étals, de motos, de voitures, d’animaux. Les cultures deviennent plus variées à cette altitude. Il y a des plantations de bananes, de riz, de fleurs, de fruits, de vignes, d’oignons…… De douces collines se dessinent à l’horizon. Le paysage est magnifique. Et c’est encore plus vrai lorsque l’on emprunte une route aux virages serrés pour continuer à grimper. Plusieurs bus s’accumulent dans une caravane. Les dépassements sont fous, klaxonnent dans les virages sans visibilité.
C’est dommage qu’il n’y ait pas de points de vue ni de zones où s’arrêter. Il est beau. Toute la colline sur laquelle nous roulons est couverte de forêt, presque de jungle, et la route pénètre dans des tunnels végétaux.
Lorsque la forêt se dégage, on apprécie le paysage de collines verdoyantes et la plaine verdoyante du Tamil Nadu qui est restée en contrebas. Avec ces paysages, nous avons rapidement guéri notre gueule de bois du temple. Et enfin nous avons atteint le Kerala.
Tekkady :
Tekkady est situé à près de 1000 m d’altitude, également appelé Kumily ou Periyar. Son climat est doux et agréable, et ses environs sont boisés et montagneux. Cette ville de l’État du Kerala est la porte d’entrée du parc national de Periyar, une réserve de tigres.
Dès le premier instant on se rend compte que le Kerala est bien plus touristique que les villes que nous avons connues au Tamil Nadu. Il y a beaucoup de peaux blanches et de nombreuses agences de tourisme et boutiques de souvenirs. Cela a également l’air plus propre et plus calme, vous pouvez même vous promener sans être entouré de motos et de pousse-pousse partout. Cela ne sent pas l’urine, les crottes ou la pourriture. On perçoit aussi dès le début une ambiance moins traditionnelle, certaines filles s’habillent même dans un style assez moderne.
Notre première mission à Tekkady est de nous rendre au centre touristique pour vérifier les activités disponibles dans le parc national de Periyar. Le trekking frontalier d’une journée complète n’est pas opérationnel, nous avons donc opté pour l’excursion d’une journée complète en rafting en bambou et l’avons réservée pour le lendemain.
Tout près du centre touristique se trouve un restaurant qui sert une cuisine internationale, que nous avons visité pour le déjeuner. Dans le menu, nous lisons des plats de porc et de bœuf…. nous n’arrivons pas à y croire. On se jette sur le porc, en 2 variétés, avec des sauces très délicieuses qui ne piquent pas.
Visite du jardin d’épices à Tekkady
Vient ensuite la visite d’un jardin d’épices. Il s’agit d’une visite guidée. Ils nous servent dès notre arrivée et n’attendent pas pour former un groupe, mais pour 100 roupies un garçon nous explique les propriétés culinaires et thérapeutiques de chaque plante, principalement des épices comme le poivre, la cardamome, la muscade, bien qu’il y ait aussi de la vanille, du cacao, café, mimosa, cannell. Nous savons déjà que leur principal intérêt est de nous emmener au magasin, où ils nous montrent les épices qu’ils vendent.
Danse Kathakali à Tekkady
Nous flânons ensuite dans les boutiques de la rue principale de Tekkady jusqu’à l’heure du spectacle Kathakali. Il s’agit d’un spectacle de danse et de théâtre traditionnel du Kerala. Le plus curieux est la caractérisation des personnages, leur maquillage et leurs costumes très ornés. Cette étape préliminaire est un spectacle en soi et c’est pourquoi il est conseillé d’arriver environ 40 minutes plus tôt pour voir comment sont maquillés et habillés les protagonistes, puisqu’ils le font devant le public. Nous sommes tous attentifs à cette tâche très détaillée.
La danse mise en scène dure une heure et représente des histoires hindoues. Ce n’est qu’un petit échantillon pour les touristes, car une représentation complète peut durer plusieurs heures. Pendant un moment, elle m’a semblé un peu ennuyeuse, puis elle est revenue à la vie. Il s’agit d’une sorte de drag-queens ou de transformateurs du XVIIe siècle, puisque les interprètes sont des hommes qui s’habillent en femmes et portent des costumes très ornés. Les mouvements sont lents, aucun mot n’est prononcé et l’expressivité du visage est élevée au rang d’art.